L’OIF en Mouvement : De Kinshasa à Cotonou, la Francophonie se réinvente

 L’OIF en Mouvement : De Kinshasa à Cotonou, la Francophonie se réinvente





Résumé
L’Organisation internationale de la Francophonie ne se contente plus d’être un simple forum : entre mission terrain en RDC, transition numérique des industries culturelles à Québec, dynamisme économique Sud–Sud au Bénin et initiatives pour la jeunesse et l’environnement en Afrique de l’Ouest, elle façonne une communauté prête à relever les défis géopolitiques et sociétaux de demain.

Article
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) prouve, mission après mission, qu’elle n’est pas qu’un club de langue mais un acteur engagé sur le terrain. Lorsque ses experts ont débarqué à Kinshasa du 2 au 6 juin 2025 pour évaluer la situation politique et humanitaire en République démocratique du Congo, ils ne sont pas venus pour la photo souvenir : il s’agissait de constater, de dialoguer et d’éclairer les décisions à venir des chefs d’État francophones . Cette démarche soulève une question cruciale : dans un monde en proie à des crises multiples, l’OIF peut-elle devenir un véritable « baromètre de la solidarité » plutôt qu’une simple vigie diplomatique ?

La culture, autre pilier de la Francophonie, n’a pas été en reste : du 22 au 24 mai 2025 à Québec, les ministres se sont penchés sur la mutation numérique des industries culturelles, conscients que l’avenir du français se jouera aussi dans les algorithmes et les plateformes de streaming . N’est-il pas temps de repenser la gouvernance culturelle francophone pour qu’elle accompagne, et non subisse, la révolution digitale ?

Parallèlement, l’économie francophone s’invite au premier plan : à Cotonou, du 17 au 19 juin 2025, une centaine d’entreprises venues de toutes les régions francophones ont multiplié les rencontres B2B, concluant des accords chiffrés en millions d’euros dans l’agro-industrie, la culture et le numérique . Face à cette dynamique, on peut se demander si l’OIF ne devrait pas jouer un rôle plus affirmé de facilitateur d’investissements Sud–Sud, transformant ses réseaux en viviers d’innovations partagées.

Les jeunes, quant à eux, ne sont pas en reste : l’appel lancé pour soutenir 50 éco-entrepreneurs et innovateurs ouest-africains jusqu’au 30 juin 2025 témoigne d’une volonté d’encourager une francophonie durable et porteuse de sens . Mais suffit-il de lancer des appels à projets pour garantir une transition écologique réelle, ou faut-il imaginer un accompagnement plus structuré, pérenne et doté de ressources conséquentes ?

Enfin, comment ne pas évoquer la récente onde de choc géopolitique ? En mars 2025, le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont claqué la porte de l’OIF, dénonçant des « actions incompatibles avec leur souveraineté » . Plutôt que de se déchirer, ne devrions-nous pas voir là une invitation à repenser, en profondeur, ce qu’une communauté francophone peut et doit être : un espace de dialogue capable d’absorber les tensions et de se réinventer à chaque défi ?

Au bout du compte, ces initiatives, parfois dispersées, dessinent néanmoins un fil rouge : l’OIF peut transformer la diversité de ses interventions en une vision cohérente et ambitieuse pour la francophonie du XXIᵉ siècle.

Points à retenir

  • Diplomatie active : rapport Kinshasa (2–6 juin 2025)

  • Culture digitale : conférence Québec (22–24 mai 2025)

  • Économie Sud–Sud : forum Bénin (17–19 juin 2025)

  • Jeunesse innovante : appel à projets éco-entrepreneurs (jusqu’au 30 juin 2025)

  • Réinvention géopolitique : retraits Niger/Mali/Burkina (mars 2025)

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